L’ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, candidat de premier plan empêché de se présenter contre le Président Alassane Ouattara lors des prochaines élections, a appelé ce jeudi 18 septembre 2020, l’opposition à bloquer la réélection d’Alassane Ouattara par tous les moyens légaux possibles.
L’opposition affirme que M. Ouattara viole la constitution en sollicitant un troisième mandat ; ce dernier affirme par contre qu’un changement constitutionnel signifie que la limite de deux mandats a été remise à zéro.
Au moins une douzaine de personnes ont été tuées depuis que des émeutes anti-Ouattara ont éclaté le mois dernier, ce qui a ravivé les souvenirs de l’année 2010-2011, où 3 000 personnes avaient trouvé la mort dans une guerre civile déclenchée par une élection contestée.
Dans ses premiers commentaires publics depuis qu’il a été empêché de se présenter, Guillaume Soro, premier ministre de de Côte d’Ivoire de 2007 à 2012 et chef du Parlement jusqu’à l’année dernière, a déclaré qu’un troisième mandat de M. Ouattara équivaudrait à un « coup d’État civil ».
S’adressant à des journalistes à Paris, où il s’est enfui pour échapper à des accusations de corruption qui, selon lui, ont des motivations politiques, il a déclaré : « J’appelle à l’unité d’action de l’opposition pour arrêter M. Ouattara … par tous les moyens légaux et légitimes. »
Il a déclaré que le peuple ne voulait pas d’une élection sous sa forme actuelle, ajoutant, sans élaborer : « Il n’y aura pas d’élections. »
Le Conseil constitutionnel, organe judiciaire, a réduit cette semaine une première liste de 44 candidats à la présidence à quatre seulement. Il a approuvé la candidature de M. Ouattara mais a écarté l’ancien président Laurent Gbagbo, qui a été acquitté par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité l’année dernière, ainsi que Guillaume Soro.