Mode-Beaute

3 Ladies Pirates, la marque 100 % digitale qui: « Réveille le malgache qui sommeille en vous » de Samira Mihaja MOUMINI

«  Capitaine en Chef de 3 Ladies Pirates », une expression qu’elle adore mentionner mais dont l’appellation 3 Ladies Pirates représente en fait son entreprise. Très portée vers le digital, Samira est également Blablateuse du Podcast Ino Vaovao. Diplômée d’un master en pharmacologie, elle a troqué sa blouse de pharmacologue pour s’investir dans le monde de la communication digitale et de la mode.

3 Ladies Pirates est une Marque de vêtements malgache, très affectionnée et très courue car, Samira Mihaja MOUMINI est la première à avoir travaillé le lambahoany. «  Pour moi c’est bien plus qu’une marque de vêtements. A travers le travail que l’on fait derrière j’essaye de mettre en valeur le travail de mes fées en atelier ! J’essaye aussi de raconter l’histoire de Madagascar en travaillant les tissus locaux. Nous avons d’ailleurs comme slogan « Réveillez le malgache qui sommeille en vous ». Parce qu’on a tous un bout de Madagascar en nous. » Une façon pour SAMIRA de se rapprocher davantage et solidement de sa culture, affirme-t-elle. Ambitieuse, créative et douée d’un formidable esprit d’équipe, elle est  Alumni de la fondation Tony Elumelu cohort 2018 et figure dans la liste des TOP 500 African Doers 2020 par le Magazine Tropics.

 « Réveillez le malgache qui sommeille en vous ». Parce qu’on a tous un bout de Madagascar en nous. »

Votre magazine la Flute a rencontré l’entrepreneure du jour afin qu’elle nous parle de son entreprise et de sa vision.

La Flute Mag : D’où vous est venue l’inspiration de créer cette marque ?

S.M.M : D’Un grand défi, celui de démontrer que localement, on était capable de proposer des produits de qualités. Plusieurs personnes ont tendance à penser que les produits locaux sont de mauvaise qualité, un cliché qui à la « dent dure » à Madagascar. Avec mon équipe,  On s’est donc lancé ce défi vers 2013 Et depuis, c’est un challenge quotidien et permanent. A chaque commande enregistrée, on se dit que chaque produit signé 3 Ladies Pirates doit être impeccable. Du packaging à la couture en passant par le tissu.

 Quel est le processus de matérialisation de votre marque ?

S.M.M : Les vêtements que nous proposons sont en fait destinés aux femmes, des vêtements que personnellement je ferai tout pour avoir dans mon dressing. Des vêtements dont j’ai besoin.

Donc, je fais des dessins. Ensuite, je passe en atelier afin de soumettre l’idée àBekky (la couturière principale). Je lui demande des conseils sur les tissus qui donneront l’effet voulu. Bekky par la suite, (après achat du tissu) conçoit le prototype. Lorsque c’est satisfaisant,   je le soumets à la critique des clientes. Si on a une majorité de « oui je veux » alors on sort le produit.

Pour les hommes, ce sont plus des modèles très simples. On part d’un modèle de base et on demande aussi à un panel de clients masculins ce qu’ils en pensent.

 Les débouchés de commercialisation ?

S.M.M 3 Ladies Pirates est une marque 100 % digitale. Nous vendons et recevons des commandes via les réseaux sociaux : Instagram, Twitter, Facebook. Bientôt s’ajoutera le site web qui est encore en construction.

 Les difficultés ?

S.M.M : Au début nous avons eu du souci pour constituer l’équipe actuelle. On le sait tous, ce n’est parfois pas évident d’avoir LA bonne équipe dès le départ.

Actuellement, je dirais que nos difficultés résident au niveau de notre ambition de figurer dans la liste des marques africaines. Parce que Madagascar fait partie du continent africain, nous sommes aussi une marque africaine. Nous ambitionnons pouvoir intégrer des Stores comme Saargale. S’exporter, montrer au monde tout ce qu’on a dans le ventre.

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Une autre difficulté est la logistique locale. Nous avons un projet rangé dans un coin de l’atelier, celui d’avoir nos propres motifs. Nous voulions absolument faire ce procédé ici. Malheureusement localement, ce processus n’est pas encore possible. Nous sommes donc partis sur une autre piste et là, On se donne jusqu’a l’année prochaine pour sortir le premier prototype 

 Votre vision par rapport à votre entreprise ?

S.M.M : Dans notre business plan pour la Fondation Tony Elumelu, nous avons mentionné : « 3 Ladies Pirates, sera une des marques références dans le secteur du prêt-à-porter malgache. La vision principale est de faire de 3 Ladies Pirates, la marque référence et pionnière qui utilise le lambahoany ».

Parlez-nous de votre podcast

S.M.M : Ino Vaovao est un podcast que j’ai lancé en mars 2020 au début du confinement.

L’objectif est de faire connaitre des initiatives malgaches que personnellement, je trouve superbes mais dont on n’en parle pas assez.  Je trouve qu’on ne parle pas assez de tout ce qui se fait, que cela soit ici ou au sein de la diaspora malgache.

Donc, alors que je m’ennuyais au début du confinement, un ami m’a demandé pourquoi je ne me lance pas vu qu’on avait amplement le temps.

J’interviewe des malgaches en français. Parce que je veux que les francophones découvrent ce qui se fait de bien chez nous. Un jour, lorque mon anglais sera «  on fleek », je ferais des interviews en anglais ! hahaha.

Actuellement Ino Vaovao c’est 20 épisodes, plus de 25000 lectures au total, des listeners dans chaque continent.

 En dehors de votre entreprise quel type de personne êtes-vous dans votre vie ?

S.M.M : Wow ! J’adore être toujours en activité, même si j’apprends à apprécier de ne rien faire parfois.

Je fais du sport chaque semaine, J’adore les trails ; Je trouve que cela me permet de repousser mes limites et,  en sortir en un seul ou plusieurs morceaux me permet de me dire que je suis capable de bien plus que ce que je fais déjà.

J’aime apprendre ; Je pense qu’on ne cesse jamais d’apprendre. Jamais ! Et c’est comme cela qu’on devient excellent.  J’écoute beaucoup de podcast comme « Lucky Day » Hosted par Dikom Bakang-Tonje, Bakang Bakang-Tonje et Sylvain Leba, «  Le Super Daily » ou encore « Si maman m’avait dit » de Diane Audrey Ngako …. Je visionne aussi pas mal de tutos sur YouTube durant mes heures perdues.

Par Félix Ndam