Côte d’Ivoire : La Cour Constitutionnelle rejette les candidatures de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro à l’élection présidentielle
Lundi, la Cour constitutionnelle de Côte d’Ivoire a ouvert la voie au président Alassane Ouattara pour qu’il brigue un troisième mandat à l’élection présidentielle, alors que les manifestations tournent progressivement à la violence dans plusieurs villes. Les craintes d’une répétition du conflit qui a fait 3 000 victimes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest il y a dix ans ne cessent de s’accroître.
Le Conseil constitutionnel a cependant interdit à l’ancien président Laurent Gbagbo et à l’ancien chef des rebelles Guillaume Soro de se présenter à l’élection présidentielle du mois prochain.
Dans la capitale économique Abidjan, des manifestants ont incendié un bus dans le quartier populaire de Yopougon, après que des échauffourées aient éclaté plus tôt dans la journée entre les forces de sécurité et les jeunes.
Ce quartier serait un fief de l’ancien président Gbagbo, dont les partisans avaient déposé une demande de candidature.
Dans la ville de Bangolo, les manifestants ont mis le feu à un camion de mine et à d’autres véhicules lundi, avant d’être dispersés par les gendarmes avec des gaz lacrymogènes.
Une quinzaine de personnes sont mortes dans les violences depuis que Ouattara, 78 ans, a annoncé le mois dernier qu’il se présenterait pour un troisième mandat.
Gbagbo condamné par contumace
Bien que la constitution limite les mandats présidentiels à deux mandats, M. Ouattara et ses partisans affirment qu’une modification de la constitution en 2016 remettrait l’horloge à zéro.
Le président s’était précédemment engagé à ne plus se représenter, mais il a changé d’avis après la mort soudaine de son successeur oint, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, d’une crise cardiaque en juillet.
La commission électorale a déclaré que toute personne reconnue coupable d’un crime sera disqualifiée de se présenter à la présidentielle. Une mesure qui concerne Guillaume Soro, car il a été condamné en avril à 20 ans de prison pour « dissimulation de détournement de fonds publics ».
Laurent Gbagbo a été condamné par contumace à une peine de 20 ans de prison pour le pillage de la branche locale de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest pendant la crise de 2010-2011. On peut considérer dès à présent que le boulevard est ouvert pour une troisième élection d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Mais contenir les revendications pouvant entrainer une autre crise comme celle de 2010-2011 est désormais un énorme défi à relever.